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vendredi 28 septembre 2012

Retour en Bretagne "musclé"!

Algol a retrouvé son port d'attache, Arzal en Bretagne sud, lundi matin après une belle traversée, directe, depuis les îles Vestmann, au sud de l'Islande; 1 262 milles en 8 jours et 17 heures.
Deux jours après notre départ de Reykjavík, le 8 septembre, nous faisons escale aux îles Vestmann, au sud de l'Islande en raison de très mauvaises prévisions météo. En effet c'est à l'abri dans le port de Heimaey que nous allons essuyer les 2 plus grosses tempêtes. Le 10 septembre les vents atteignent 80 nœuds (150 km/h) dans le port, nous clouant à bord, bateau gîté et loin du quai, retenu par 8 amarres. Cette escale forcée durera 6 jours, nous permettant cependant de faire quelques randonnées pédestres, entre gouttes et rafales, et de prendre de bons bains relaxants dans la piscine d'Heimaey.


Sud Islande



Côte sud Islande des Vestmann


Du sommet des Vestmann

Heimaey, îles Vestmann

La pêche aux Vestmann

maison Viking aux Vestmann

Tempête aux Vestamnn par Yannick

Tempête aux Vestmann 10-09-2012

C'est le 15 septembre, en début d'après-midi, derrière la dernière dépression, la tempête tropicale "Leslie", que nous mettons le cap sur la France.
Poussés par un bon vent, 20 à 45 nœuds, et sur un océan majestueux, pas très calme (forte houle et mer croisée), nous atteignons le nord de l'Irlande, en moins de 5 jours. Baleines et dauphins viennent nous saluer, moments toujours plaisants.


En route

Une nouvelle dépression sur le nord de l'Irlande, ne nous permet pas de passer à l'ouest de l'Irlande. C'est alors par la mer d'Irlande, ou canal St Georges, entre l’Angleterre et l'Irlande, que nous faisons route au sud. Fidèle à elle-même, la mer d'Irlande nous offrira toutes ses facettes : mer courte, courants forts, vent de face violent, pluies fortes,...
Le 22 septembre à midi nous passons la pointe sud-ouest de l'Angleterre, "Lands'end" et entamons la traversée de la manche, au près, par 30-35 nœuds de vent, grand-voile à 2 ris, artimon à 2 ris, trinquette et yankee 2. L'objectif étant d'atteindre les côtes françaises avant l'arrivée d'une nouvelle dépression annoncée sur la Bretagne. Nous envisageons un instant de relâcher à Kinsale, au sud de l'Irlande, afin de laisser passer cette tempête, mais nous craignons de rester bloquer plusieurs jours. Trois équipiers reprennent leur travail jeudi! C'est en un temps record (pour nous), 12 heures, que nous traversons la manche et atterrissons à l'ouest d'Ouessant. Nous voilà chez nous, en terrain connu!
La tempête annoncée nous "cueillera" la nuit de dimanche à lundi alors que nous arrivons au sud de Quiberon, et c'est sous trinquette seule (17 m2), par 45 nœuds de vent que nous nous engageons dans la Vilaine au petit matin.


Consignes avant manoeuvre

Arc en ciel

         océan majestueux

océan et fulmar

Mur d'eau

Coucher de soleil

Crépuscule


Dauphin au lever du soleil

Un très bon équipage et une très bonne ambiance à bord a rendu ce retour très agréable, même si fatiguant physiquement et un peu stressant quant aux choix de navigation. Nous n'avons pas de gros dégâts à déplorer à bord, à part la rupture de 2 drisses, celle de grand-voile et celle du yankee 1 et de la manille de retenue de bôme. Algol est prêt pour repartir pour de nouvelles aventures !!! Après quelques travaux planifiés cet hiver.

Ainsi s'achève une belle saison 2012, 4 mois de navigation, qui m'a permis de découvrir un peu plus les merveilleux pays que sont la Norvège, l'Islande, et le Groenland et de partager tous ces moments d'émerveillements avec de nombreux équipiers (52).
Bonne fin d'année 2012 à tous et à bientôt.

samedi 8 septembre 2012

Aurevoir Groenland

C'est avec beaucoup d'émotions que nous avons quitté le Groenland le samedi 1er septembre au lever du jour. Tout me semblait si familier après 36 jours dans ce beau et attachant pays, les icebergs, les glaciers, les montagnes, les petits villages aux maisons colorées, les enfants souriants, les chasseurs, les baleines, ... mon décor quotidien.
J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir plus en profondeur cette côte est du Groenland, certainement la plus authentique, à l'occasion de cette deuxième saison.
Village de Tinitetilaaq

Tiniteqilaaq

Tasiilaq

Sourire des enfants
Coté navigation nous avons pu, du fait de notre présence tard dans la saison, nous engager beaucoup plus dans certains fjords, partiellement libre de glace, et découvrir de nouveaux paysages grandioses. Nous avons remonté le Sermilik jusqu'à ce que la glace s'oppose à notre progression.
Bloqué dans le brash

Pour nous, une des difficultés dans ce pays est l'approvisionnement en eau et en gasoil. Pour le gasoil, c'est au bout du quai de Sermiligaaq que nous avons pu faire le plein (1 200 l.). Imaginez Algol amarré à un quai de 5 mètres, à marée haute seulement. Moment inoubliable car tous les enfants du village sont venus nous rendre visite à bord avec une grande joie. Pour l'eau, nous avons trouvé un fjord, le Tasilartiq, où nous avons pu mouiller à une vingtaine de mètres de la cascade, par 5 mètres de fond et dans le lit du courant. A l'aide d'un long tuyau, équipé d'un entonnoir, nous avons réussi à capter l'eau de la cascade suffisamment haut. L'installation du tuyau fut acrobatique mais concluante (Jean-Baptiste n'a pas eu besoin de m'assurer!); nous avons ainsi rempli nos 4 réservoirs (1 800 litres) en 5 heures.


Plein d'eau !


Sermilik fjord

Sermiligaaq dans le brouillard
Rando glaciaire


Plongeon de baleine

Baleine à bosse     ©A.Dosseur








Souffle de baleine

Pleine lune sur Kulusuk

Os de baleine

Orque harponné


Mouillage devant Kulusuk

Linaigrettes et glaciers

Le sermilik fjord

Voici la première et la deuxième partie du voyage d'Algol dans les glaces en 2012, films et diaporamas réalisés par un de nos équipiers, Eddy Paridaens.
 
http://www.yagoa.fr/alabillebaude/18/
ou

Nous voici arrivés à Reykjavík, en Islande, après un peu plus de 3 jours de traversée assez mouvementée. Après une première très belle journée, au portant, sur une grosse houle résiduelle, nous permettant de nous dégager rapidement des derniers icebergs (jusqu'à 80 milles des côtes), et une très belle nuit étoilée avec pleine lune et de très belles aurores boréales, nous avons dû affronter une grosse dépression se creusant très rapidement (2 à 3 HP à l'heure) à 974 HP sur l'Islande. C'est au près, contre des vents forcissant à plus de 40 noeuds, que nous avons progressé péniblement avant de nous mettre en fuite quelques heures afin de reposer le bateau et surtout l'équipage. La dépression se déplaçant rapidement (le baromètre remontant très rapidement, 26 HP en 8 h.) dans l'est générant des vents très forts adonnant (venant de l'arrière), c'est sur une mer très chaotique que nous avons fait route sur Reykjavik, sous une pluie battante et sans visibilité. Dans cette situation nos seuls yeux étaient le radar et l'AIS * (automatic identification system). Il était impossible de ne pas se tenir à l'intérieur du bateau, assis comme debout, et nous ne pouvions pas tenir debout sur le pont. Imaginez l'affalage du yankee 2 (voile d'avant de 45 m2) par 4 bonhommes, harnachés, sur la plage avant avec plus de 45 nœuds de vent : c'est la salle de musculation sous une douche permanente (eau à 7°). Pour info Algol n'est pas équipé d'enrouleur de voile.
Nos seuls compagnons étaient les fulmars, les albatros du nord, oiseaux majestueux, planant sur les crêtes des vagues avec grâce; beau spectacle.


Route retour Groenland est - Islande Reykjavik

Nous étions à l'heure à Reykjavík et nos équipiers ont pu prendre leur avion pour la France.Nouvelle et dernière relève d'équipage ce jour pour appareiller le 8 septembre pour la Bretagne sud.
Après nettoyage du bateau, révisions, inventaire et courses alimentaires nous analysons de très près les prévisions météo pour les jours à venir. De cette situation dépendra notre trajet vers la France, directe, ou via l’Écosse ou l'Irlande. A ce jour nous surveillons avec beaucoup d'attention le retour des tempêtes tropicales sur l'atlantique nord vers l'Europe; nous laisseront-elles passer? Nous espérons un retour plus calme que l'an dernier; j'en doute fort.


 

 Port de Reykjavik, au pied de "Harpa"


* Pour les voileux, vous pouvez suivre la progression du voilier Algol sur le site suivant :
www.marinetraffic.com/ais/fr/default.aspx, dans la mesure où nous sommes dans une zone identifiable par le système AIS (portée VHF). Sélectionner les bateaux de plaisance ou rentrer le nom du bateau. Nous sommes actuellement dans le port de Reykjavík.
 

jeudi 9 août 2012

Vie au Groenland

Nos cinéastes ont quitté le bord, chargés de rushs pour le montage du film. Projection à Paris le 9 décembre à l'occasion des Voiles Polaires. 10 nouveaux équipiers (franco-italien-suisse) ont embarqué à bord d'Algol à la découverte du pays des Inuits.
Aux dires des Inuits, alors que l'été 2011  était exceptionnellement froid, l'été 2012 est particulièrement chaud (tout est relatif!). Cette année la météo n'est pas habituelle. Le baromètre est bas, inférieur à 1000 HP et l'anticyclone arctique, 1021-1024 HP, n'est pas établi. Nous subissons l'influence d'une dépression stationnaire sur Terre-Neuve. Un fort vent de sud-ouest souffle (NE habituellement), vent doux qui en s'opposant au courant froid du Labrador génère des brouillards épais sur la frange côtière et dans les fjords. Cette situation rend la navigation très pénible, au radar,  et la progression dans les fjords lente. Ce vent de sud-ouest lève un clapot désagréable et une houle qui ralenti l'écoulement normale des growlers et des icebergs que vêlent les gros glaciers. Cette semaine nous avons dû faire demi-tour dans le Sermilik, la voie étant bloqué par un amas de glace très compacte et chaotique.
Nous avons eu une journée complète de pluie, phénomène rare en cette période de l'année. La fatigue se fait sentir.

A terre nous avons l'occasion d'échanger avec la population locale. La chasse aux phoques est source de débat. Le constat actuel est le suivant:
* La vente des peaux de phoques a diminué de 60 millions à 6 millions.
* Actuellement 150 000 phoques sont tués chaque année au Groenland sur une population de 16 millions de phoques.
* Le nombre de phoques croient chaque année et ces derniers, gros consommateurs de poissons, réduisent les prises des pêcheurs Inuits.
Les pêcheurs Inuits revendiquent alors le droit de tuer beaucoup plus de phoques et le souhait de relancer la vente des peaux.
Dans un phoque, tout est utilisé : la peau, la graisse, le sang avec lequel du boudin est fabriqué, les viscères donnés aux chiens, le foie mangé cru, et la reste de la viande cuisiné pour la consommation des Inuits. Un chasseur doit tuer au moins 4 phoques (100 à 250 kg) par an pour nourrir sa famille.
Autres constats, le téléphone portable est arrivé dans les petits villages et la télévision commence à rentrer dans les maisons. Les villages, 100 à 300 habitants, s'équipent d'une seule grosse antenne parabolique. Mais internet n'arrivent toujours pas dans les villages.
Sur la côte Est, nous trouvons seulement une connexion, à faible débit, à Tasiilaq, 3ème plus grande ville du Groenland avec 3000 habitants (57 000 habitants au Groenland).
L'alcool fait toujours autant de ravage et cela est bien triste.
Autres constats, nous rencontrons des oiseaux de mer à l'intérieur des fjords. Nous n'avons pas encore d'explication à ce phénomène.
Et le beau temps arrive enfin!

Phoque sur la banquise   ©E.Paridaens
Raclage de la peau de phoque avec l'ulu

Algol et le Johana Kristina


Mouillage à Kulusuk

alpes groenlandaises


Double arche


au pied de l'inlandsis

au milieu des glaces

Bloqué!


Ca passe!

champignon!

couleurs du soir

Petits chiots et leur maman

couleurs d'un soir

dans le bratch

Enfants Inuit à bord





glacier Rasmussen
 



iceberg dans le Sermilik

iceberg devant Tiniteqilaaq



Kummiut