Dernière semaine dans la région d’Angmagssalik, juste au-dessous du cercle polaire où les 3 fjords, Sermilik, Angmagssalik et Sermiligâq, d’inégales grandeurs, bordés de hautes cimes alpines et de glaciers, et un grand nombre d’îles et d’îlots ont été le cadre magique de nos navigations depuis le 26 juillet, date de notre arrivée ici.
Les paysages changent très vite de jour en jour ; les fjords se vident de leur glace nous offrant ainsi de nouveaux mouillages, la neige fond, de très gros icebergs s’éloignent doucement de la côte portés par la dérive arctique, courant permanent descendant le long de la côte est du Groenland, pour un voyage sans retour ; les « retardataires » se feront prendre par la banquise pour un nouvel hiver en novembre !
Dans les villages c’est le grand ménage annuel et les enfants ont repris le chemin de l’école le 19 août. La nuit est de retour, toujours plus longue chaque jour avec ses aurores boréales quand le ciel est clair.
Note : L’école, un modèle éducatif (Danois) qui fait rêver (ou une forme de colonisation réussie !). Les chiffres parlent d’eux-mêmes et l’équipement des écoles visitées aussi :
Village de Kulusuk. 280 habitants, 33 élèves scolarisés en primaire, 11 enseignants.
Ville de Tasiilâq. 2000 habitants, 450 élèves scolarisés en primaire et collège, 52 enseignants.
Village de Kummiut (250 habitants)
Ecoles
Les groenlandais sont à 99% de confession protestante luthérienne. Il n’y a pas de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Le gouvernement s’occupe de son administration et de son financement. Le Groenland est un diocèse avec son propre évêque.
Le sol gelé ne permettant pas d’enterrer les corps, les pierres sont rapportées autour des sépultures et vu la rareté des fleurs, celles-ci sont en plastique.
Le Groenland de l’Est n’a pas fini de me surprendre !
Ici, tout est différent : le paysage d’abord, alpin, cristallin avec ses fjords pris par les glaces, les gens ensuite, découverts il y a un peu plus de 100 ans et très bien racontés par Robert Gessain et Paul-Emile Victor qui vécut parmi eux au milieu des années 30, et dont le brutal passage au monde de l’an 2000 n’est pas sans poser des problèmes, le climat enfin, plus que jamais capricieux, parfois plus doux, parfois plus violent, et très souvent imprévisible.
Les populations de cette région constituent le « Groenland profond » peuplé en majorité de chasseurs. Jusqu’à quand ? Les nouvelles générations recevant une très bonne éducation (système scolaire danois), étudiant à la capitale ouest Nuuk et au Danemark reviendront-elles dans les villages, trouveront-elles un travail et créeront-elles une famille ?
Les températures baissent et s’autorisent de passer de nouveau sous le zéro et la météo nous annonce de la neige pour ce milieu de semaine ainsi qu'un très gros coup de vent pour dimanche ! Le baromètre est décidemment toujours bas et les dépressions se suivent.
Le plus dur reste à faire, il faut ramener le bateau en Bretagne avant les grosses tempêtes d’automne !
Nous quitterons le Groenland le 3 septembre, en fonction de la météo, pour la Bretagne sud via l’Islande où une partie de l’équipage débarquera à Reykjavik.