Notre route
Notre traversée Reykjavik-Stornoway fut
merveilleuse, rapide (654 milles en 4 jours) mais un peu stressante pour
cause de fenêtre météo bien petite :
Un océan atlantique majestueux avec une belle houle et une mer
forte, un soleil présent une grande partie de la traversée, une pleine lune
fidèle compagne de nos quarts de nuits, les températures de l’eau (8 à 12°) et
de l’air croissantes rendant les manœuvres sur le pont plus agréables ont
facilité cette traversée.
Jeudi soir, 2 très grosses baleines, plus grandes
que le bateau, croisent notre route de très très près, évitant de peu une
collision avec Algol ; nous avons dû les réveiller ! La
première, surgissant sur notre bâbord, se retourne, montrant son ventre blanc,
et plonge sous le bateau à quelques mètres de la coque dans un grand remous,
nous évitant ainsi. Alors que nous désactivons le pilote pour reprendre la
barre et l'éviter, la deuxième surgit sur notre avant tribord. Ce sont 2
rorquals communs dont la taille peut atteindre 22m et le poids 70T.
Rétrospectivement nous avons eu peur de les aborder avec les conséquences que
nous pouvons tous imaginer ; d’où le frisson!
Notre meilleure journée fut de 190 milles (352 km)
parcourus.
Poussés par un fort vent de Nord à Nord-ouest nous
quittons Reykjavik le soir du mardi 17 septembre. Sous GV (grand-voile) à 2 ris
et Yankee 2 (35m2) nous passons rapidement, bien que refoulant du
courant, Reykjanes (pointe sud-ouest de l’Islande) portés par une mer forte.
La journée du mercredi, le long de la côte sud de l’Islande,
nous offre une très belle vue sur les volcans islandais, les îles Vestmann dont
Surtsey (île apparue en 1963), poussés par un bon vent sous Yankee 2 tangonné,
trinquette et GV à 2 ris.
Ile de Surtsey
En fin d’après-midi le vent faiblit (nous mettons le
moteur ne pouvant pas nous autoriser de traîner dans ces coins) rentrant d’est
puis sud-est confirmant le passage d’un front. Pas sympa de faire du près !
Après une matinée du vendredi pluvieuse et bien
secoués par une mer hachée le vent forcit de sud-ouest à plus de 25 nœuds et c’est
à plus de 8 nœuds que nous pouvons faire route directe sur l’Ecosse. Ce vent de
travers, forcissant jusqu’à 35 nœuds avec des rafales à 40 nœuds nous
accompagne jusqu’au nord des Hébrides. C’est sous yankee2, trinquette, GV à 2
ris et artimon à 2 ris que nous engrangeons des milles, le but étant de
devancer une dépression se creusant dans notre sud-ouest. La dernière nuit est « musclée »,
la mer de travers secouant bien le bateau. Il est difficile de trouver le
sommeil car trop secoués dans nos bannettes. Pas questions de lever le pied ;
il est impératif d’arriver à Stornoway samedi avant 18h, les météos anglaises,
islandaises et américaines confirmant un violent coup de vent de sud à
sud-ouest à 40 nœuds. C’est sous la pluie, sans visibilité et contre le vent
forcissant que nous parcourons les 25 derniers
milles de cette traversée express, et fatigante (nous ne sommes que 4 à bord).
Nous sommes très bien accueillis à Stornoway,
rassurant les instances du port avisées par les garde-côtes islandais de notre
départ de Reykjavik. Ces derniers nous avaient demandé, comme les années
précédentes, de leur communiquer notre position toutes les 12 heures et ils nous ont appelés sur iridium pendant la
traversée.