Deux univers pour satisfaire votre quête des grands espaces en toute quiétude.



lundi 1 août 2016

Retrouvailles avec le Groenland

Nous voici à Ittoqqortoormiit, à l’entrée du Scoresby Sund, sur la côte est du Groenland après une belle navigation de 5 jours depuis l’Islande.

Traversée rapide (36 h.) du détroit du Danemark, entre Isafjordur et la côte est du Groenland (202 milles). 
Nous franchissons le cercle polaire, 66°33’, le mercredi 26 juillet à 16h30, au près, sous grand-voile et génois, tribord amure.
Nous atterrissons sur le Kap Coster, à l’entrée d’Aunay Bugt, à 150 milles au sud d’Ittoqqortoormiit. Un vent de nord-est associé au courant du Labrador qui porte au sud ne nous permet pas, au près, de gagner plus dans le nord.

L’atterrissage sur le Groenland se fait dans une brume épaisse, le vent faiblissant. La température extérieure est de -2°c, l’humidité accentuant la sensation de froid. Les premiers icebergs, majestueux, apparaissent et la brume se dissipant progressivement nous découvrons les sommets des montagnes (plus de 2000 m.). Nous y sommes !!

Cette côte, sur plusieurs centaines de kilomètres au sud du kap Brewster, est constituée d’abruptes falaises de basalte et des plus hautes montagnes du Groenland. Le Gunnbjorn Fjeld, pic rocheux (« unnunatak » en Inuit) perçant la calotte glaciaire et culminant à 3694 m, est le sommet le plus élevé, à environ 80 km à l'intérieur de la côte par 68 ° 55'N et 29 ° 54’W.


A ma grande surprise il n’y a plus de banquise, pas un morceau. L’eau est plus chaude (4°c) et l’atmosphère aussi.  Alors que l’an dernier, à la même période la côte est groenlandaise n’était pas accessible pour cause d’une banquise large de plus de 40 milles et bien compacte, cette année la voie est libre. Une chance ! Serait-ce un été semblable à celui de 2012 ?

Atterrissage au Groenland


Barrière de brume
Premier mouillage au Groenland, au fond d’Aunay bugt. Le comité d’accueil est surprenant, un bel ours vient nager derrière le bateau. Faut-il remonter l’échelle de bain et fermer la jupe ?!!!

Le bateau est mis en mode « cabotage » pour la suite de la navigation : démontage du régulateur d’allure (Wind pilote) pour libérer la jupe, gonflage de l’annexe et  rangements divers.  

Aunay Bugt
            Premier visiteur !!   (©A.Launois)
(©A.Launois)

Pendant 3 jours nous longeons la côte vers le nord, parcourant 156 milles jusqu’à Ittoqqortoormiit, jetant notre ancre dans 4 mouillages merveilleux, Aunay bugt, Knighton fjord, Kap Dalton et Turner Sound. Les paysages, sommets montagneux, glaciers et fjords, sont splendides.

La navigation n’est pas toujours simple, la brume souvent très épaisse, les icebergs nombreux, des hauts fonds et des talus brutaux non répertoriés, les courants non définis et une cartographie peu précise. Nous utilisons 3 logiciels de navigation différents, Maxsea, OpenCPN et Navionics et 2 types de cartes, les Raster matricielles et les C-Map vectorielles en plus des cartes papiers. Les tracés de côte sont peu fiables (certains îlots n’existent pas ou sont mal positionnés), et les sondes peu nombreuses. Et avec tout cela, le GPS ne nous positionne jamais au bon endroit sur la carte. Les outils les plus fiables sont alors le radar et le sondeur.
Les cartes terrestres, Sagamaps, dont le tracé de côte est très précis nous sont très utiles pour trouver les mouillages et reconnaître le relief des côtes. Elles deviennent vite notre référence.

Nous voyons de nombreux oiseaux, les fulmars boréaux qui nous accompagnent pendant la traversée, les labbes pomarin, les guillemots de Brunick et de Troil, les mergules, les mouettes tridactyles, les pingouins torda, les sternes arctiques, les macareux moines, …

3 ours viennent croiser notre route. Celui du Kap Dalton écourtera notre ballade à terre, accélérant notre retour à bord en annexe. Les ours sont plus sympathiques et moins impressionnants quand ils nagent qu’à terre !!

De nombreuses baleines à bosse, mégaptères, nous offrent des spectacles fantastiques, de véritables ballets.

Nous croisons des phoques solitaires ou en troupeaux.


Dans la brume


Mouettes Tridactyles sur iceberg
Où est-il? 





 Kap Barclay

                                   Fulmar                                  (©A.Launois)
(©A.Launois)
                     Baleine à bosse, mégaptère           (©A.Launois)

                                   Fulmars                     (©A.Launois)
                                                                        (©A.Launois)
(©A.Launois)
(©A.Launois)

Kap Dalton
Mouillage dans la lagune du Kap Dalton
(©A.Launois)
(©A.Launois)



Cabane où a séjourné Knud Rasmussen lors de la 7ème expédition de Thulé en 1932




Dernière étape de 60 milles à partir de Turner Sound ; nous traversons une « forêt » d’icebergs imposants, souvent échoués. A 2 milles des côtes nous avons 8 m de fond ; surprenant ici !!! Il fait 1°c sur le pont, (10°c à l’intérieur du bateau). De nombreux glaciers se jettent dans la mer. La neige sur les reliefs apparaît. Nous changeons de décor.





C’est sous voile, de nouveau au près, que nous traversons le Scoresby Sund dans sa largeur, 20 milles du sud au nord, et atteignons Ittoqqortoormiit le samedi 30 juillet en soirée. Nous mouillons devant la cale du village.
Champagne !!! et chauffage.

Kap Brewster. Entrée dans le Scoresby Sund


 Iceberg dans le Scoresby Sund
Grosse plaque de banquise
 Atterrissage sur le  Kap Tobin
Kap Tobin
Village d'Unarteq
Atterrissage sur Ittoqqortoormiit
Ittoqqortoormiit

Champagne !!!

A suivre.