océans et montagnes: Traversée Islande

C’est d’Akureyri, au nord de l’Islande, que nous appareillons pour une traversée d’une semaine à destination du sud du Groenland.

Notre objectif est d’emprunter le Prins Christian Sund et éviter ainsi le contournement par le sud du cap Farvel. A la lecture des cartes satellites, le passage semble libre de glace.

Le premier jour se traduit par un retour au port d’Akureyri. Une fuite d’huile est détectée à l’inverseur et le pilote automatique refuse de fonctionner. Dix-huit heures plus tard et après réparation (changement du joint spi de l’inverseur et recalibration du pilote), nous appareillons pour de bon, sous un grand soleil.

A notre grande surprise nous voyons un premier iceberg à 20 milles au nord des côtes islandaises.

Tous les types de temps nous accompagnent, avec quelques zones de calmes que nous traversons au moteur.

Le cinquième jour un bon coup de vent Force 9, avec des vents de 45 nœuds et quelques belles vagues qui balayent notre pont et couchent notre voilier, nous oblige à mettre en fuite sous petit foc pendant douze heures. Tout valdingue à bord, moi le premier finissant contre une épontille. Passavant, chandeliers et filières sont sous l’eau !

Au sixième jour nous apercevons les montagnes groenlandaises, avec ses sommets de plus de 2000 mètres et le premier iceberg.

C’est après un peu de moins de 7 jours d’une traversée de 838 milles que nous rentrons dans le Prins Christian Sound, dans un brouillard épais. Nous n’avons pas vu de banquise et seulement quelques icebergs. La voie est libre, il ne fait pas froid (6°c, à l’abri du vent).

Le bonheur d’arriver et la beauté des paysages grandioses nous font vite oublier tous les tracas techniques qui ont agrémenté cette traversée. Notre voilier, ancien bateau de course (OPEN 50’ avec ses 3 mètres de tirant d’eau), réaménagé et ré-équipé, est bien fatigué de ses navigations précédentes. Chaque journée a son lot d’aléas : rupture de la barre sur un départ au lof, vit de mulet arraché du mât, problèmes électriques mettant hors service la centrale de navigation et le pilote (on barre !), dégâts sur les voiles, eau et huile dans les fonds, etc…. Nous réparons dans la bonne humeur !