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jeudi 18 juillet 2013

L’Islande, ça se mérite !!

« La mer n’a pas été sympa avec nous, ça a cogné dur ! » dixit le capitaine en arrivant aux Vestmann.

Nous voici donc arrivés aux îles Vestmann (à 4h locale ce matin), bien amarré derrière un gros chalutier dans le port de Vestmannaeyjar sur l’île de Heimaey, au sud-ouest de l’Islande après une traversée de 3 jours depuis les îles Féroé. 416 milles parcourus (route directe = 380’).

Notre route
 
Nous quittons Torshavn le dimanche en début d’après-midi pour la côte est de l’île Eysturoy au nord
-est de l’archipel des Féroé. Le vent de sud-ouest souffle en rafales. En passant entre Eysturoy et Budoy nous devons faire face au fort courant de marées ; notre route parle d’elle-même :

Notre route dans les courants

Vent et courant entre Eysturoy et Bordoy
 
"Brêche de Roland" de Kunoy

Falaises de Esturoy (côte est)

Kalsoyarfjordur entre Kalsoy et Kunoy


Pointe sud de l'ïle Kalsoy

Village
 
Dans la soirée nous prenons un coffre dans la baie de Fuglafjorour pour y passer la nuit et laisser le coup de vent se calmer ainsi que la mer.

Fuglafjorour

 
Appareillage le lundi à 5 heures du matin pour les îles Vestmann, en Islande, à 380 milles d’ici. Le temps est bouché et très vite nous perdons de vue la côte nord des Féroé.
 
Falaises de Rivtangi (côte nord)


 
Les météos que nous consultons divergent. Les bulletins NAVTEX Islandais annonce un coup de vent Force 8 de sud-ouest sur notre zone. Les fichiers Grib Américains prévoient des vents un peu plus faibles mais d’ouest-sud-ouest, moins favorables pour nous en termes de direction, nous obligeant à tirer un bord au sud-ouest avant de reprendre une route directe sur les Vestmann, et d’allonger ainsi notre route. C’est l’option que nous prendrons.

Après 24h au près sur la route directe, plein ouest, dans des vents de 15-20 nœuds, sur un océan très désordonné par des houles résiduelles, sous la pluie et dans le brouillard, le vent forcissant et la mer se levant nous obligent à mettre du sud dans notre route. Nous ne voulons pas monter au nord de la zone du coup de vent, ni nous rapprocher des côtes sud de l’Islande de mauvaises réputations en raison des remontées très rapides des fonds marins (1000 m à 100m en 5milles). Et la première  règle de précaution à suivre dans l’hémisphère nord est de s’éloigner du centre de la dépression en faisant une route tribord amure (le vent venant de droite). Nous tirons donc un long bord de 60 milles plein sud-ouest.

La mer est forte, pas en adéquation avec le vent, et Algol tape bruyamment en retombant dans la vague ; tout vibre. Pluie, brouillard, ciel bas très chargé en nuages se succèdent. Il est difficile de dormir. Nos équipiers font preuve de courage et de détermination, « accrochant » au mieux leurs estomacs et assurant leurs quarts. 6 à bord, nous faisons des quarts de 3 heures à 2, ce qui nous offre 6 h de repos à la suite, s’il n’y a pas de manœuvres ! Les menus sont simples, riz, saumon, pâtes, purée de pommes de terre, jambon, soupe,…
 
Face à la mer!


Lever du soleil
 
De nombreux oiseaux nous accompagnent, mouettes tridactyles des mers arctiques, fulmars ou pétrel fulmars ressemblant à des goélands, fou de bassan, labbes parasites à l’aspect de faucon de couleur brun. Quelques groupes de globicéphales noirs croiseront notre route.
 



 
Nous virons de bord dès que nous pensons pouvoir rejoindre les Vestmann sur un bord et profiter de la renverse de vent à l’est annoncée pour la soirée de mercredi.

La dernière nuit, le long de la côte sud de l’Islande est agréable, la mer se calmant et la clarté du ciel nous offrant une belle vue sur les volcans enneigés de cette côte et un beau coucher de soleil. En cette saison crépuscule et aube se marient nous offrant une bonne clarté même si le temps est couvert.
 
Côte sud de l'Islande




Arrivée aux Vestmann


 Dès ce matin, après la visite de la douane à bord, nous nous rendons à la piscine. Les bains chauds, 38-40°, nous font oublier l’inconfort de ces derniers jours. Détente pour tout l’équipage. Le vent souffle du sud et la bruine coiffe le sommet du volcan des Vestmann. L’ascension du sommet semble compromise de même qu'une ballade sur les falaises pour voir les macareux !

Carte postale des Vestmann :
Hautes falaises nappées d’une couche de gazon, moutons funambules, ville aux toits multicolores, étonnamment grande par rapport à la taille de l’île principale, Heimaey (13,4 km2), bateaux de pêche, odeur forte de poisson, cônes volcaniques aux couleurs rouille, ballets d’oiseaux marins qui crient et repeignent en vain les falaises en blanc, le Macareux, symbole de l’archipel où il s’établit en immenses colonies.
L’archipel des Vestmann regroupe une quinzaine d’îles et une multitude de rochers déchiquetés.
Port de Vestmannaeyjar
 
Falaise nord des Vestmann
 
ïles Vestmann